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Les prix du tournesol sont fermes

En France, les dernières prévisions publiées par Agreste confirment une faible récolte en 2025, à moins de 1,5 million de tonnes.

Pour la seconde année consécutive, les incidents climatiques entretiennent la tension sur les disponibilités en graines de tournesol.

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Le marché du tournesol traverse une nouvelle campagne sous haute tension. Pour la deuxième année consécutive, la production européenne est en berne, pénalisée par des conditions climatiques défavorables et une baisse des surfaces. En réponse, les cours s’envolent. Depuis la mi-octobre, le prix de la graine s’est redressé de plus de 40 €/t, pour atteindre 591,75 €/t à Saint-Nazaire le 6 novembre 2025, un sommet inédit depuis six mois.

Des surface et un rendement en baisse en France

En France, les dernières prévisions publiées par Agreste, le service de la statistique du ministèe de l'Agriculture,  confirment une faible récolte en 2025. Celle-ci est attendue à moins de 1,5 million de tonnes, soit un recul de 17,9 % par rapport à la moyenne quinquennale. Cette baisse est la conjonction du recul des surfaces cultivées de 12,5 % sur un an et d’un rendement en baisse de 6,1 %, désormais estimé à 21,2 q/ha.

Cette révision s’inscrit dans un contexte météorologique difficile, notamment au sud, où chaleur et sécheresse ont freiné le potentiel des cultures. Seules certaines régions, comme le Grand Est, enregistrent des résultats supérieurs à la moyenne des cinq dernières années.

Récoltes européennes également contrariées

À l’échelle de l’Union européenne (UE), l’observatoire Mars de la Commission européenne, a lui aussi revu ses prévisions à la baisse. Le rendement moyen recule ainsi de 1,81 à 1,79 t/ha. Dans les pays d’Europe de l’Est, les résultats peinent à se redresser. Sécheresse et tempête avaient déjà réduit significativement les volumes l’an passé.

En Bulgarie, la production atteint 1,6 million de tonnes, stable par rapport à 2024, mais en net retrait de 15 % par rapport à la tendance historique. En Roumanie, la situation est similaire. Une sécheresse prolongée suivie d’épisodes pluvieux tardifs a compromis les rendements et complexifié les conditions de récolte.

Les besoins européens de trituration couverts par les importations

La graine de tournesol est principalement destinée à la trituration, notamment pour la production d’huile. Structurellement déficitaire, l’Europe couvre près de 40 % de ses besoins en huile de tournesol grâce aux importations. Dans ce contexte de faibles disponibilités, les opérateurs devront, plus que jamais, compter sur les importations pour répondre à leurs besoins.

Seulement, l’Ukraine, fournisseur quasi exclusif de l’Union européenne avec 95 % des volumes importés, prévoit une récolte à peine supérieure à 13 millions de tonnes pour la seconde année consécutive. Dans ce contexte, les exportations du pays tournent au ralenti.

À la fin d'octobre 2025, les importations européennes d’huile de tournesol affichent un recul de 25 % par rapport à l’an passé. La perspective d’un report sur d’autres origines reste limitée, d’autant que la récolte argentine est elle aussi attendue en baisse. Porté par la fermeté des cours de l’huile, le prix de la graine bénéficie d’un soutien évident. Le marché du tournesol s’inscrit ainsi dans un équilibre fragile qui devrait maintenir une certaine tension sur les prix pour les prochains mois.

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